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Bien souvent, le jugement et le regard des autres nous blessent. Une prise de conscience et quelques exercices peuvent vous aider à vous libérer de ce poids.

Juger tout le monde, tout le temps

Pour ma part, je consacrais une bonne partie de mon temps à juger les autres, et à me juger. Dans toutes circonstances, une petite voix me disait : « Il n’a rien compris », « Il n’est pas assez comme ceci ou trop comme cela ». Je jugeais les autres : mes proches, mes enfants, ma famille, mes amis, les personnalités politiques… Je jugeais mon pays, les classes sociales, ma religion…

Et je me jugeais aussi constamment : mon apparence, la distance que je mettais par rapport aux autres… Le monde est le miroir de nous-mêmes, et je craignais fortement les jugements des autres : « Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi si je ne réussis pas ? », « Qu’ont-ils pensé de moi pendant mon intervention »… ?

L’épreuve des tribunaux de commerce

Quel plus grand amplificateur qu’un tribunal pouvait refléter mes pensées et mes actes ?

Après mon dépôt de bilan, les procédures collectives de mon groupe m’ont obligé à me présenter devant les juges de plusieurs tribunaux de commerce. Ma peur du jugement de l’autre a naturellement été exacerbée par cette épreuve.

Trois tribunaux de commerce étaient concernés. Tout s’est très bien déroulé dans ceux de la région parisienne, les juges étant totalement neutres et impartiaux. Il en a été autrement avec un tribunal de commerce en province, qui a démontré une grande animosité à mon encontre dès l’ouverture des procédures collectives.

Ma réussite, matérialisée par l’introduction en bourse de ma première société, et la forte croissance de mon groupe au niveau national ont entrainé dans un premier temps beaucoup de jalousie, et dans un second temps une certaine hostilité.

Je me souviens de quelques phrases entendues à l’époque : « Pour qui se prend-il ? », « Encore un qui a vu trop grand ! », « On lui avait bien dit… « .

Un beau jour, j’ai fini par comprendre en pratiquant mon jogging du matin : tant que je n’aurai pas travaillé sur ma peur du jugement et de la culpabilité, je continuerai d’être la cible du tribunal.

Trois exercices pour se libérer du jugement

J’ai entrepris un travail sur moi qui m’a permis de réaliser que ce n’est pas en me comparant aux autres que je construirai mon estime de moi, mais simplement en reconnaissant ce que je suis, avec mes qualités et mes faiblesses, indépendamment de l’opinion des autres.

Dans mon cas, ce travail s’est effectué par de petits exercices qui m’ont permis de changer progressivement mon regard, sur moi et sur les autres.

Le non-jugement.

Le non-jugement ne signifie pas non-discernement. Un sage a d’ailleurs eu cette formule : « Je pardonne tout, mais je garde la liste ».

Plutôt que de me considérer supérieur ou inférieur à l’autre, plutôt que de regarder ces manquements, j’ai commencé à regarder le meilleur en chacun. J’ai pris l’habitude d’observer chaque jugement que je manifestais et de le transformer en non-jugement.

Aimer ce qui est

Un exercice proposé par Byron Katie, « aimer ce qui est », m’a beaucoup aidé : il consiste, chaque fois qu’un jugement négatif se présente, à adopter systématiquement un point de vue complètement opposé. Par exemple :

« Il est infantile, irresponsable. » devient « Il est naturel, spontané, il a un grand cœur. »
« Il est coincé et rigide. » devient « Il est fiable, solide, fidèle. »

Ne pas en faire une affaire personnelle

Dans Les quatre accords toltèques de Don Miguel Ruiz, le deuxième accord toltèque (« Quoiqu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle ») m’a beaucoup parlé.

Même si les autres sont conditionnés à nous juger, ce n’est pas notre problème.

Ma peur du jugement de l’autre faisait de moi un coupable idéal… jusqu’à ce que je comprenne que le jugement ne concerne que celui qui juge, et non celui qui est jugé.

Pour aller plus loin

Comment se libérer du jugement et du regard des autres ? (partie 2)

Et vous, quels exercices pratiquez-vous pour vous libérer du jugement et du regard des autres ?

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