Une fois que nous avons pris conscience que notre rythme de vie ne nous convient pas, comment changer ?
3. Ralentir
J’ai compris récemment que cette pression, cette volonté d’aller toujours plus vite étaient une pathologie liée à des manques de mon enfance… et j’ai commencé à ralentir le débit de ma voix, à me poser, à ressentir le langage non-verbal.
Le rythme trépident que nous menons nous épuise, nous rend nerveux et malheureux. Notre corps et notre esprit sont au contraire faits pour vivre à un rythme plus lent. En apprenant à ralentir, nous devenons plus heureux, plus efficaces, et plus productifs.
J’ai donc progressivement appris à arrêter de disperser mon attention dans plusieurs directions différentes en même temps : j’ai appris à me focaliser sur un point à la fois en commençant par de petites choses, comme être pleinement présent à une conversation. J’ai appris à me concentrer sur une marche en pleine nature, par exemple, là aussi en étant totalement présent.
Chaque matin, je pratique pendant cinq à dix minutes une technique simple de méditation en me concentrant sur ma respiration, en sentant mes poumons se remplir et se vider. J’ai également appris à respirer lentement et de façon consciente, ce qui m’as permis de percevoir les tensions et les émotions qui m’habitaient. Mon entrainement quotidien a consisté à ralentir constamment au lieu d’accélérer.
J’avais donc l’impression de m’être totalement libéré de la pression du temps. Pourtant, une anecdote récente m’a prouvé le contraire.
J’étais en train de prendre tranquillement un café chez un ami. Soudain, un sentiment de culpabilité me traversa l’esprit : j’avais oublié de passer des coups de téléphone. Instantanément, je devins impatient de terminer mon rendez-vous, et je pris congé rapidement. Alors que je n’étais qu’à quelques mètres de lui, mon ami se rendit compte que, devant mon départ précipité, il avait oublié de me donner quelque chose et m’appela. Emmêlé dans mes pensées et dans la projection de ce qui me restait à faire, je ne l’entendis même pas !
Le lendemain, quand mon ami me le raconta, je pris conscience qu’il me reste encore du chemin à parcourir pour être totalement présent à moi-même en toutes circonstances… Je sais pourtant que, en n’étant pas pleinement conscient de ce qui m’entoure, je peux passer à côté des plus belles choses de la vie.
Le lendemain, je partais à Paris pour négocier des créances bancaires. Préoccupé, j’ai traversé le parc Monceau totalement absent… j’étais dans mes pensées avec l’envie d’être ailleurs… Décidemment, il me reste encore du travail à réaliser sur moi-même !
4. « No stress », ou l’allure de la tortue
Et une nouvelle fois, la vie fait bien les choses : la semaine suivante, ma famille et moi partons en vacances au Cap Vert, ce qui me permet de reprendre contact avec moi et avec la vie. Le symbole du Cap Vert est la tortue ! En voilà un beau présage, et un vaste programme pour moi : progresser à l‘allure d’une tortue ! La devise « nationale », que l’on retrouve sur la devanture des magasins ou sur de nombreux t-shirts, est « no stress ».
Nous partons faire du quad sur l’île de Boa Vista. Nous traversons des paysages à couper le souffle, des étendues désertiques sans aucune présence humaine ! Après 70km en quad sous un soleil de plomb, nous arrivons dans un village isolé au nord-est de l’île. Le seul bar y est tenu par un Italien qui a choisi de vivre loin de la foule et des touristes, et qui cultive la zen attitude. L’échange avec cette personne me fait un bien fou !
Je me dis que tout est lié aux choix que nous faisons et que, moi aussi, je peux choisir de dire non au stress, à l’impatience, et enfin vivre réellement le moment présent en laissant la vie s’écouler tranquillement.
Valérie et les enfants approuvent totalement mon choix de vivre différemment, sans pression. Nous partageons même de bons moments de rigolade quand ils me rappellent mes anciens schémas de chef d’entreprise stressé.
J’ai un grand respect pour les personnes qui ont fait le choix de vivre en dehors du système, sans pression d’aucune sorte, même si je ne me sens pas capable pour le moment d’avoir une telle vie !
Je reviens du Cap Vert avec une tortue en ébène, qui trône désormais sur mon bureau. Elle me permet de me rappeler la devise « no-stress » quand j’ai tendance à vouloir repartir à fond dans mes anciens schémas…
Vous aussi, vous vous sentez plus serein(e) après avoir changé de rythme de vie ? Racontez-nous !
Pour aller plus loin
– 9 clés pour prendre du temps pour soi (1) : prendre du recul
– 9 clés pour prendre du temps pour soi (3) : aller à l’essentiel
– 9 clés pour prendre du temps pour soi (4) : se saisir de chaque instant