Et si la sécurité de l’emploi était plutôt du côté de l’entrepreneuriat ? Voici quelques conseils pour créer son activité en toute confiance.
Le salariat : une sécurité illusoire
J’avance l’idée qu’il n’y a plus de sécurité de l’emploi. En effet, l’emploi à vie chez le même employeur, comme l’ont connu les générations précédentes, n’existe plus ; même le statut de fonctionnaire est menacé. D’ailleurs, aux États-Unis, les fonctionnaires peuvent être licenciés du jour au lendemain !
De nombreuses entreprises remplacent leurs salariés par des entreprises fournisseurs, en externalisant des secteurs entiers. Par exemple, nous avons externalisé la fonction ménage dans nos hôtels : nos femmes de ménage sont salariées d’une entreprise extérieure ou ont créé leur propre entreprise indépendante. Le responsable commercial de notre foncière s’est mis à son compte et y trouve de nombreux avantages, en particulier une plus grande liberté.
Certains ont envie de se lancer mais préfèrent la soi-disant sécurité d’un emploi en CDI. Jusqu’au jour où l’entreprise décide de mettre en place un plan de licenciement en raison de difficultés ou, de manière plus perverse, pour augmenter son cours de Bourse !
Je préconise donc de créer son propre emploi en lançant son entreprise. Il est d’ailleurs beaucoup plus motivant de créer son entreprise et ensuite de rechercher des clients.
Quelques rappels chiffrés :
- en 2020, il y aura aux États-Unis davantage d’auto-entrepreneurs que de salariés.
- France : 1 million d’auto-entrepreneurs ; Angleterre : 4 millions.
- Uber : même si son fonctionnement est décrié, la société représente 5 milliards de $ de chiffres d’affaires et 70 milliards de $de valorisation grâce au numérique.
Comment commencer ?
Avant de se lancer, il existe la possibilité de démarrer avec le statut d’auto-entrepreneur, qui peut s’exercer en complément d’une activité salariée ou en complément de ses indemnités chômage. Pôle Emploi a d’ailleurs tendance à favoriser les chômeurs créateurs d’entreprise. Aujourd’hui, deux solutions sont offertes :
- Au moment de la création de l’entreprise, soit vous optez pour une somme versée en deux fois et qui correspond à l’équivalent d’un an d’indemnisation, soit vous recevez votre indemnité mensuelle jusqu’à épuisement de vos droits (soit environ deux ans pendant lesquels vous n’aurez pas à vous rémunérer sur votre nouvelle activité).
- En complément de ces aides précieuses, vous pouvez également demander l’Accre, qui donne droit à des réductions de charges et d’impôts sur les sociétés.
Créer sa société
Une fois votre période probatoire passée et votre entreprise lancée, je vous conseille de créer votre société (EURL, SARL, SAS ou SASU…) en optant pour le régime des sociétés commerciales, qui offre de nombreux avantages :
- Vous pouvez récupérer la TVA sur les charges liées à l’entreprise ;
- Vous pouvez vous payer des frais de déplacement ;
- Vous pouvez, dans un premier temps, ne pas vous rémunérer (étant indemnisé par Pôle Emploi) et opter pour le régime du gérant ou du président non rémunéré.
L’avantage de la SAS est aussi de ne pas relever du régime du RSI, qui donne des cauchemars à de nombreux patrons : vous relevez du régime salarié avec ses avantages.
Aujourd’hui, aucun capital social minimum n’est nécessaire pour créer une SAS ou une SARL. En théorie, vous pouvez donc commencer avec 1€, même s’il est préférable d’avoir un peu plus pour démarrer paisiblement son activité.
Il est possible de placer une partie de votre épargne personnelle dans votre société, en compte courant d’associé. Vous pouvez reprendre cet argent à tout moment, vous avez la possibilité de rémunérer cette épargne de manière plus intéressante que dans les banques, les intérêts générés par votre épargne pouvant passer en charges dans certaines limites.
De nombreux avantages penchent donc en faveur de la création d’entreprise à vocation commerciale. Avec les outils à notre disposition, nous pouvons nous protéger et créer en toute légalité notre nouvelle activité.
Le site des Echos propose une série de documents juridiques qui pourra vous aider
Demander conseil et voir loin
Prenez le temps d’étudier ces différentes possibilités et n’hésitez pas à vous rapprocher d’un expert-comptable dès que votre projet devient concret. Pour ne pas partir sur de mauvaises bases, il est plus compliqué et onéreux de modifier son statut une fois que l’activité a démarré.
Il est probable que la fiscalité des entreprises s’améliore dans les années à venir, alors que celle des particuliers risque de s’alourdir. De plus, en cas de difficulté bancaire majeure, il est certain que les sociétés seront plus épargnées que les particuliers, les sociétés permettant de maintenir l’emploi et donc une certaine cohésion sociale.
Vous avez un projet de création d’entreprise ou avez déjà lancé votre activité ? Racontez-nous votre parcours !