La compétition sportive a été l’occasion de prouver que j’étais capable de réussir et, par la même occasion, de me faire aimer. Je me suis entraîné de manière acharnée au tennis : entre dix et quatorze ans, il m’arrivait de jouer plusieurs heures par jour, de temps en temps seul face à un mur. Quand je perdais un match, j’en étais malade pendant plusieurs jours : la défaite touchait mon estime de moi… J’étais tellement dans la force que j’en arrivais à jouer par obligation, sans plaisir, ce qui fait que, malgré mon bon niveau, je ne joue pas plus d’une ou deux fois par an depuis mes vingt-cinq ans. J’ai été dégoûté !
Le point positif aura été de me permettre, de l’âge de seize ans à celui de vingt-deux ans, d’enseigner le tennis pendant mes études. Cela m’a permis, entre autres, de passer d’excellentes vacances… et de financer mes dépenses de l’année.
La compétition fonctionne par le « ou » : c’est l’un ou l’autre qui gagne, un pays ou l’autre, une personne ou l’autre. On parle de « bataille », de « gagnant » ou de « perdant » et non de partage ou d’équilibre. On parle de division et non d’union. Les compétiteurs se mettent totalement sous stress pour tenter de dépasser les autres.
Comme le rappelle Edel Gött, « le guépard et l’antilope courent à 100 km/h. L’oie à tête barrée survole l’Everest… Chaque espèce a sa grâce naturelle et peut fournir une performance sans effort, tout simplement parce que cela lui est donné. Seul l’Homme court comme un fou en ayant 99 chances sur 100 de perdre, puisqu’il n’y en aura qu’un qui sera le premier… Le monde est rempli de seconds et d’une foule de perdants. »
Lorsque nous avons été conditionnés par et pour la compétition, nous avons ensuite des difficultés à nous ouvrir à notre potentiel de création infini, à nos qualités propres (capacité de création, d’innovation…). L’idée même de fonctionner par complémentarité et entraide est totalement à l’opposé de l’éducation donnée aux compétiteurs.
Et vous, fonctionnez-vous en vous comparant aux autres, en entrant en compétition avec les autres ? Ou au contraire, en étant totalement vous-même et en cherchant à évoluer en complémentarité et en entraide ?
Bonne journée,
Ludovic