En cessant de résister au cours des choses, on apprend à lâcher prise et à profiter sereinement du moment présent.
S’inspirer de la nature
En observant la nature au travail, nous pouvons remarquer qu’elle suit le chemin de non-résistance : l’arbre ne lutte pas pour pousser, il pousse ; les poissons ne résistent pas au courant, ils nagent et suivent le courant. La nature fonctionne sans effort, sans difficulté, spontanément. Quand on recherche le pouvoir et le contrôle sur les autres ou sur ses propres actions, on force les choses et on finit par s’épuiser.
Deepak Chopra parle du principe de « faire moins et accepter plus ». Il préconise de mettre en œuvre le précepte suivant : « Aujourd’hui, j’accepterai les personnes, les situations et les circonstances telles qu’elles se présenteront ».
Par exemple : mon vol Biarritz-Paris a deux heures de retard. Dans un premier temps, je m’énerve, je pense à tous les rendez-vous que je vais devoir décaler… Et finalement, je décide d’accepter la situation, de me détendre. Je m’installe alors confortablement au bar de l’aéroport, et je réussis à décaler facilement mes rendez-vous. Tout se déroule parfaitement bien. La situation aurait certainement été bien différente si j’étais resté tendu et nerveux.
En acceptant les choses comme elles sont, et non pas comme on voudrait qu’elles soient, l’effort n’est plus à faire : les évènements glissent naturellement.
Arrêter d’imposer son point de vue
J’ai découvert que nous dépensons une grande énergie à vouloir avoir raison, à chercher à convaincre les autres.
Lorsque nous campons sur nos positions, en condamnant les autres, une résistance se crée. Et plus nous voulons avoir raison, plus la résistance grandit. La personne en face trouve de nombreux arguments en sa faveur et un ressentiment finit par se développer. En fait, chacun tente de défendre son importance.
En lâchant prise, en renonçant à lutter, chacun parvient au contraire à exposer calmement son point de vue, sans l’imposer. En respectant le courant de la rivière…
Vivre le moment présent
Cesser de se battre et de résister amène aussi à être pleinement présent à tout ce qui est : à nous-mêmes, à nos paroles, à nos pensées, à notre environnement.
En tant qu’entrepreneur, j’ai longtemps fonctionné en me fixant des objectifs (ambitieux). Chaque début d’année, je dressais ma liste : le cours de bourse, le chiffre d’affaires, le résultat à tel niveau avant la fin de l’année à venir. Ou encore : acquérir tant de biens immobiliers, créer tant de nouveaux concepts…
J’étais dans le besoin obsessionnel d’atteindre ces objectifs, de réussir, et je ne voyais plus le beau coucher de soleil, la beauté de la nature qui m’était révélée. J’étais si pressé d’arriver au futur que le présent était devenu une étape obligée ; le stress me rongeait de l’intérieur. A peine commencé un rendez-vous, j’étais déjà pressé de passer au suivant… J’avais pris également l’habitude, dès qu’un objectif était atteint, de partir sur un nouveau projet sans prendre le temps de savourer l’instant, celui de la réussite…
Dans notre vie quotidienne, nous avons pourtant de nombreuses possibilités d’accorder notre totale attention à des tâches routinières pour qu’elles soient pleinement vécues. Par exemple, sous la douche, nous pouvons prendre conscience du jet d’eau sur notre peau ; en montant dans notre voiture, nous pouvons observer notre respiration ou le contact de nos mains sur le volant…
En étant pleinement présent, nous prenons aussi plaisir à l’action en cours, même si celle-ci ne nous passionne pas particulièrement.
La difficulté est de ne pas laisser nos pensées se diriger vers le passé ou le futur.
Quel est mon problème maintenant ?
Un jour, j’ai rencontré une chamane amérindienne. En discutant avec elle, j’ai commencé à évoquer la mauvaise nuit que je venais de passer et les difficultés que je rencontrais avec mes entreprises. Elle me répondit :
— « Et maintenant, est-ce que ça va ?
— Oui, mais…
— Et maintenant, quel est ton problème ?
— Je n’en ai pas, mais…
— Et maintenant, qu’est-ce qui ne va pas ? »
En me ramenant au moment en cours, elle me montrait qu’il est impossible d’avoir un problème en étant totalement dans le présent.
Selon Eckhart Tolle, une situation a besoin d’être acceptée telle quelle ou d’être résolue : alors, pourquoi en faire un problème ?
La non-résistance suppose d’abord l’acceptation (se libérer) et conduit à opter pour la préférence.
Pour aller plus loin
– 3 stratégies pour accepter son dépôt de bilan – 1. Se libérer
– 3 stratégies pour accepter son dépôt de bilan – 3. La préférence